« On peut être victime et être comme tout le monde, on ne doit rien de plus que les autres à personne, on se doit d'essayer de briser un peu ce tabou », assure François Devaux. Une manière de se reconstruire après le traumatisme mais toutes les victimes ne parviennent pas à cette résilience. Vincent Carrier a été violé par son ex-femme. Il a été pénétré par des stylos et des crayons mais pour lui le choc reste bien réel : « Parler de ces événements me permettait de dénoncer le tout. Mais je n'avais pas nécessairement besoin d'appuyer sur ces événements-là ». Tout au long de sa vie conjugale, Vincent a été sous l’emprise psychologique de sa compagne. Le regard d’autrui est difficile à assumer lorsqu’on est un homme et encore plus lorsqu’on est père.
Quand il a raconté son histoire à l’enquêtrice sociale chargée d’attribuer la garde des trois enfants, elle ne l’a pas cru. Si bien que Vincent est revenu sur ses propos pour ne pas perdre son rôle de père. Aujourd’hui, il n’a la garde que de sa plus jeune fille, une semaine sur deux. Mais dès qu’il entend la voix de « son bourreau », Vincent ne se sent pas bien.