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La majorité des viols n’a pas lieu dans des ruelles sombres à l’encontre des femmes, commis par des hommes complètement fous. Dans les faits, les agresseurs sexuels sont issus de tous les milieux sociaux, « il faut lutter contre ces représentations, comme quoi il y aurait plus de viols dans les milieux précaires », commence Véronique Le Goaziou, sociologue spécialisée dans les violences et la délinquance.

 

Selon un rapport écrit par la spécialiste, 9% des agresseurs sont des cadres. Quand il s'agit d'enfants, deux prédateurs sexuels sur trois sont des pères, des oncles ou des beaux-pères qui connaissent bien leurs victimes. Mais Martine Nisse, thérapeute familiale au Centre de thérapie des Buttes Chaumont de Paris précise toutefois « qu’il est facile pour une femme d’agresser un enfant, on ne se méfie pas des femmes qui sont nourrices, assistantes sociales ou familles d’accueil ».

« Évidemment, on n’imagine pas une telle violence au sein même de nos maisons, de nos familles. Il est plus facile psychologiquement de se dire que le violeur vient de l’extérieur alors qu’il est plus souvent parmi les gens avec qui nous vivons », relate Véronique Le Goaziou.

 

Seules 10% des victimes de viol (hommes et femmes confondus) osent porter plainte aujourd’hui. Et seulement 1 500 plaintes aboutissent à une condamnation devant la cour d’assises ou le tribunal correctionnel. Un chiffre révélateur du tabou qui pèse sur les violences sexuelles aujourd’hui. Selon Alexandre Hezez, co-fondateur de l’association la Parole Libérée, « il faut se battre pour le rallongement de la prescription ou l’imprescriptibilité de ces crimes car certaines victimes ne peuvent pas parler. Alors que les institutions mettent en place des mécanismes pour éviter que la parole ne se libère ! ». 

Des mécanismes, comme par exemple le déplacement du prêtre, à l'époque présumé coupable. Abusé dans son enfance par celui-ci, Alexandre s'est rendu compte des années plus tard que l'homme qui l'avait violé avait été replacé au contact d'enfants 6 mois après les faits

Martine Nisse, thérapeute familiale, l’assure : « L’agresseur est connu de la victime dans la plupart des cas. Il y a déjà un contact qui s’est établi entre victime et prédateur, ne serait-ce qu’un regard ! ». Mais là encore, il s’agit des viols commis sur des enfants ou des adolescents. Quand ce sont des viols commis sur des adultes, les prédateurs ont tous des traits psychologiques similaires.

Samuel Mergui, psychologue clinicien basé à Paris, commence par expliquer deux notions indispensables : « La distinction à faire c'est de différencier le comportement homosexuel et l'attirance homosexuelle. C’est-à-dire qu'il peut y avoir des viols sans attirance, ce sont des hommes qui vont violer d'autres hommes sans être attirés par eux. Donc on peut parler de comportement homosexuel mais pas d'attirance homosexuelle. Et puis il y a des viols qui correspondent à une attirance, ou ce sera parce que la personne a des pulsions sexuelles vers sa victime, qu’il y a un viol ». Mais ces termes ne permettent pas de comprendre une telle agression. Selon Magali Ravit, maître de conférences en psychologie clinique à l’université Lumière Lyon 2, dans Le viol ou l’autre comme empreinte de soi,

« S’approprier le corps de l’autre, faire intrusion dans l’autre, énoncent cruellement le besoin urgent d’habiter un espace intérieur par l’intermédiaire d’un objet convoité plus que désiré ». Il est alors nécessaire de comprendre que les agresseurs d’hommes adultes sont des personnes qui ont des problèmes d’ordre psychologique.

Samuel Mergui l’explique : « La plupart de ces gens ont un petit diablotin et un petit ange qui sont en conflit ; le petit diablotin c'est le Ça, le petit ange c'est le Surmoi. Donc on peut avoir des pulsions sexuelles transgressives, même meurtrières, tout ce que vous voulez mais logiquement on a ce surmoi qui permet de réprimer ces pulsions et qui crée des angoisses de type culpabilité, et si une personne a des pulsions de viol, généralement il ne va pas les mettre en œuvre ». Les auteurs de violences sexuelles ont donc besoin, tout comme les victimes, d’un suivi psychologique. Des espaces leurs sont même réservés pour échanger sur leur repenti. Certains juristes, à l’image de Maître Yasmine Nourry-Blouin, prônent une justice restaurative. C’est-à-dire « Le souci de tous, elle implique tous les protagonistes du crime qui s'estiment concernés : personnes infracteurs, personnes victimes, leurs proches et communautés d'appartenance principalement », selon l’Institut français pour la justice restaurative.

 

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