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1985 : le Collectif féministe contre le viol est créé. Le but ? Dénoncer la tolérance à l’oeuvre autour des viols subis par les femmes.

 

1986 : un numéro vert à destination des victimes de viols est mis en place. Son nom ? Viols Femmes Interventions.

 

Bien qu’il ne s’agisse aucunement d’un combat genré, il est nécessaire de rappeler que l’intérêt s’est davantage porté sur les violences faites aux femmes qu’aux hommes. Et la raison est simple : cet engagement plus intense est un miroir de la société, dans laquelle les victimes sont le plus souvent féminines. En effet, parmi les 16 400 personnes enregistrées comme victimes en 2017, 87% étaient de sexe féminin.

 

Les premiers résultats des moteurs de recherche ou le site gouvernemental : tout est destiné aux violences sexuelles commises sur des femmes. Il est compliqué dans ce cadre de trouver et accepter sa place de victime pour un homme si tout ce que la société renvoie est une image féminine de la victime. Se tourner vers les groupes de paroles et les associations contre les violences faites aux femmes est le seul recours possible à ce jour en France, tant les associations d’aides aux patients masculins manquent. Pourtant, comme le rappelle une responsable du Collectif féministe contre le viol à nos confrères des Inrockuptibles, « c’est quand il y a des structures de soutien adaptées et légitimes que des catégories se révèlent ». 10 à 15%, c’est la proportion d’hommes qui viennent en parler par rapport au total des témoignages que ce collectif reçoit.

Pourtant, être accompagné par une association est très important dans le processus de reconstruction d’une victime. Conseils, bienveillance et sensibilité sont les maîtres-mots de ces centres d’accueil qui proposent généralement un double accompagnement juridique et psychologique. Libérer la parole permet de sortir de l’état de stress post-traumatique dans lequel se trouve la victime. La volonté de parler se confronte parfois à la répulsion et l’impossibilité de le faire. Petit à petit, la situation évolue. À titre d’exemple, la Suède a ouvert en 2015, à l’hôpital de Södersjukhuset à Stockholm, un centre réservé aux hommes victimes de viol, ouvert 24 heures sur 24 et ne nécessitant pas de prise de rendez-vous. L’objectif pour ce centre est d’assurer un accueil et des soins d’urgence au même titre que les filles et femmes.


Il existe néanmoins des associations de pères en colère et quelques organisations mixtes où des groupes de paroles sont organisés, à l’image de Stop aux Violences Sexuelles qui a organisé en janvier 2018 une table ronde autour du tabou du viol masculin. Le verdict est différent pour les enfants, le sexe ayant peu de différence dans les associations de victimes de pédophilie et d’inceste. Les garçons sont mieux repérés, pris en charge et accompagnés, comme nous l’explique Sébastien Boheil, victime et fondateur de l’association Colosse aux pieds d’argile : « On intervient dans les clubs sportifs, dans les collèges, les écoles et les lycées où on va sensibiliser le maximum de personnes. On fait aussi des réunions publiques et on intervient dans les pôles espoir, notamment à propos du bizutage ».

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Pour François Devaux, abusé par l’Eglise dans son enfance, « Aujourd’hui, il y a une vérité qui est sur la table, qui a été mise en verité par des personnes qui ont parlé. Cette parole est exponentielle : le premier qui parle déverrouille les autres. » Et cette parole est portée par chacune des victimes qui osent en parler, à l’image de Sébastien Boueilh : « Tant que je pourrais témoigner je le ferai, parce qu’à chaque fois ça libère la parole. »