Pourtant, être accompagné par une association est très important dans le processus de reconstruction d’une victime. Conseils, bienveillance et sensibilité sont les maîtres-mots de ces centres d’accueil qui proposent généralement un double accompagnement juridique et psychologique. Libérer la parole permet de sortir de l’état de stress post-traumatique dans lequel se trouve la victime. La volonté de parler se confronte parfois à la répulsion et l’impossibilité de le faire. Petit à petit, la situation évolue. À titre d’exemple, la Suède a ouvert en 2015, à l’hôpital de Södersjukhuset à Stockholm, un centre réservé aux hommes victimes de viol, ouvert 24 heures sur 24 et ne nécessitant pas de prise de rendez-vous. L’objectif pour ce centre est d’assurer un accueil et des soins d’urgence au même titre que les filles et femmes.
Il existe néanmoins des associations de pères en colère et quelques organisations mixtes où des groupes de paroles sont organisés, à l’image de Stop aux Violences Sexuelles qui a organisé en janvier 2018 une table ronde autour du tabou du viol masculin. Le verdict est différent pour les enfants, le sexe ayant peu de différence dans les associations de victimes de pédophilie et d’inceste. Les garçons sont mieux repérés, pris en charge et accompagnés, comme nous l’explique Sébastien Boheil, victime et fondateur de l’association Colosse aux pieds d’argile : « On intervient dans les clubs sportifs, dans les collèges, les écoles et les lycées où on va sensibiliser le maximum de personnes. On fait aussi des réunions publiques et on intervient dans les pôles espoir, notamment à propos du bizutage ».