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Aujourd’hui, les transformations sociales et économiques, mêlées aux engagements et aux mouvements de la société, déconstruisent peu à peu l'idéal normatif de virilité. Le « père de famille » n’a plus tous les droits sur sa famille, la communauté LGBTQI est reconnue, les femmes ont des droits et l’homme n’est plus contraint à un type de comportement masculinisant.

 

« Si ça s’est passé, c’est parce que je me suis mis dans une situation où ça se passera. Et si ça se trouve je l’ai un peu cherché. J’aurais pas dû accepter de faire du stop. »

 

Lorsque Martine Nisse, thérapeute familiale au centre de thérapie des Buttes Chaumont, met des mots sur les pensées des victimes, elle ne dit pas autre chose que ce qu’exprime Véronique Le Goaziou : « Le viol est un sujet tabou car les victimes portent seules le poids de la honte et de la culpabilité ». Cette culpabilité est bénéfique à la victime puisqu’elle lui permet de se considérer en sujet là où l’agression l’a anéantie au statut d’objet.

Depuis trois millénaires, la supériorité virile s’est imposée, appuyée par les récits sociétaux, politiques, biologiques, mythologiques et religieux. La femme a acquis une image de sexe faible, passive et irrationnelle, là où l’homme serait doté de force et de raison.

 

De là, une victime, sexuelle qui plus est, ne peut être que féminine. La soumission anale ne peut être pensée pour le vir, symbole du sur-homme et par essence dominateur, actif et fort.

 

Alors, lorsque Vincent, violé à plusieurs reprises par sa compagne, s’exprime sur ce qu’il a vécu, son beau-frère rétorque : « Mais fallait pas te laisser faire ». Ce beau-frère, représentant de l’imaginaire collectif, estime qu’un homme doit être capable de se défendre, surtout face à une femme.

 

Jusqu’au 20ème siècle, la société s’est construite un univers culturel dans lequel l’homme respecte des normes de virilité. Force, courage, maîtrise, audace, patriotisme, résistance et prouesses sexuelles : tant de codes de la masculinité qu’il faut intérioriser et s’approprier dès le plus jeune âge. On se fabrique comme « un homme, un vrai » au regard d’autres catégories : les femmes et les homosexuels, alors considérés comme sous-hommes. Malgré plusieurs évolutions depuis l’Antiquité, l’homosexuel est depuis les croisades du 12è siècle stigmatisé comme un contre-modèle de la virilité.

Dans la Grèce antique, des rites initiatiques de pénétration anale étaient effectués. Les mineurs de 17 ans avaient pour devoir de se faire féconder l’anus par un riche citoyen pour féconder son esprit et ainsi devenir viril. Un acte pensé comme bienfaisant comme le relève l’expression aujourd’hui usuelle « Qui aime bien châtie bien ». Au 20è siècle, l’évolution suit le même schéma de société viriarcal, par étymologie un environnement dans lequel l’homme commande. La femme, belle et passive en attendant son prince, a appris le tricot, la couture et les soins du ménage à l’école ; là où les petits garçons ont été initiés à la chasse, la pêche et ont préparé le certificat d’étude.

Toutes ces normes emprisonnent l’homme dans un modèle à suivre. Être pénétré, c’est être l’égal de la femme faible et passive. Être dévirilisé. Ne plus être homme dans la norme sociale. En tant que victime, deux possibilités : en parler et sortir de ce cadre de référence, et ne plus être « viril ».

Ou se taire.

Pour le commun de la société, une victime est considérée comme telle du moment qu’elle s’est débattue. « Qui ne dit mot consent » : en France, c’est à la victime de prouver qu’elle a été violée, non à l’auteur de démontrer le consentement de l’autre comme cela se pratique au Canada.

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Vir (n.m.) : Représentant le plus accompli de l'espèce humaine

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« Pour la victime, qu’elle soit enfant, femme, homme, la problématique est la même. Une victime reste une victime. Par contre, le changement de regard se fait plutôt aux yeux de la société, avec la charge culturelle et morale que la société pose sur tout ça. »

 

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