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Depuis 2014, une nouvelle thérapie par la justice se met en place, à l’encontre de l’idée de vengeance et de punition de l’auteur. Ici, il s’agit de guérison.

Réparer ses blessures tout en aidant l’agresseur à réparer ses torts : et si c’était possible grâce à la justice restaurative ? Cette forme de justice, où la victime peut enfin s’exprimer et prend une part active, peut être utilisée sur un plan légal depuis 4 années. Le but ? Libérer la parole de la victime comme de l’auteur, au travers de rencontres encadrées par un tiers indépendant et formé, pour se réparer.

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Un couloir. Une lourde porte qui donne sur la salle d’audience de la Cour d’Assises. A huis-clos ou non, les victimes sentent les regards se poser sur elles. Ceux du Président, de ses deux assesseurs, des neuf jurés. De l’agresseur présumé. Et plus que tout, de leur famille.

Le regard d’autrui, selon lequel un homme doit « obéir à tout un faisceau d’injonctions comportementales et morales » pour reprendre l’expression de la philosophe Olivia Gazalé, fait porter à la victime un fardeau supplémentaire en cela qu’elle ne peut, pour l’opinion commune, être à la fois homme et victime. Seul un verdict qui reconnaît les faits peut faire basculer ce regard de la société, puisque l’auteur sera toujours jugé coupable au regard d’une personne identifiée comme victime.

 

Accusé(s), expert(s), témoin(s) et avocats : tous se succèdent à la barre. La cause : prouver l’innocence, la culpabilité, l’absence de consentement ou les traces éventuelles d’un viol.

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« L’accusé a-t-il commis son crime de manière délibérée ? L’accusé a-t-il agi avec préméditation ? »

Loin d’être anodines, les réponses formulées à ces questions orientent la peine à donner. Si, parmi les neuf jurés, cinq au moins sont arrivés à un accord, c’est cette sanction qui est délibérée.


Coupable. Acquitté. Des mots qui peuvent bouleverser. Aujourd’hui, seulement 10% des plaintes déposées pour viols aboutissent à une condamnation de l’auteur. Classement sans suite et non-lieu sont donc monnaie courante dans l’aboutissement d’une plainte. Mais, parfois, à l’image de l’histoire de Sébastien, le procès peut soulager.

« Du lundi au samedi j’ai pleuré. [Ce procès] ça a été le début de ma résilience ; le début de ma reconstruction. Et maintenant, je pense que je peux dire avec fierté que je suis résilient. »

 

Et pour cause : le procès, et davantage encore la condamnation de l’agresseur, aux yeux de la victime, sont toujours des moments puissants et chargés d’émotions puisqu’ils marquent une reconnaissance juridique, institutionnelle et sociale. L’agresseur est identifié comme tel et puni ; la parole de la victime a été entendue et prise en considération.

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Dans l’étude réalisée par la sociologue Véronique Le Goaziou, spécialisée dans les violences et la délinquance, la part des faits commis par des proches (relations conjugale, amicale ou ascendante confondues) représente  62.5% des viols jugés en Cour d’Assises, contre 28.5% pour des auteurs « peu ou pas connus ». En cas de condamnation, la peur des représailles ou la dégradation des relations avec les proches, lorsque l’auteur lui-même est une relation commune, peut tout autant faire souffrir la victime qu’une absence de verdict satisfaisant.

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« Le procès, moi, j’aimerais le revivre. Ca a été ma libération ; c’est le jour où je suis passé d’un monde de haine à un monde apaisé. Quand j’ai vu [l’agresseur] menotté, ce que j’avais perdu en sensation je l’ai gagné en émotion au cours de ce procès. » livre Sébastien Boueihl, victime d’un proche pendant plusieurs années.